par Loïc Dans le numéro 47 de la revue RC Marine (février 95), M. Chartier présente les deux petits sous-marins RC de Jean Paul Chalet, le Nautila et le Froggy. Ils sont réalisés dans des cartouches de gaz conçues pour les réchauds de camping. L'idée est lumineuse car ces cartouches sont solides, propres et faciles à se procurer. Il n'en fallait pas plus pour me décider à l'imiter. Quand on parle de submersibles radiocommandés, beaucoup de monde trouve que c'est une discipline délicate (J'ai des noms ! ...). Je veux bien admettre que c'est un domaine pointu, qui ne laisse guère de place à la négligence, mais je ne pense pas qu'il soit plus difficile qu'une autre branche du modélisme.
Malgré ce qui m'apparaît aujourd'hui comme des aberrations, ça fonctionnait. Certes, il y avait parfois de l'eau à l'intérieur, mais l'engin plongeait correctement. A ce propos, ne voulant pas créer de voies d'eau potentielles, je n'avais pas voulu installer de moteurs orientables. La solution retenue pour les différents éléments de commande fut d'installer deux moteurs verticaux assurant la plongée, ainsi que deux moteurs horizontaux commandés séparément, assurant de ce fait la propulsion (horizontale, mais vous l'aviez bien compris ...) et la direction (comme sur un char). Il faut ici que je vous précise que les petits moteurs électriques fonctionnent très bien plongés dans l'eau sans aucune protection (et pourtant je n'ai rien bu ! ). J'avais pu en faire l'expérience vers l'âge de 10 ans, quand ce qui fut mon premier bateau à moteur (un hydroglisseur constitué d'un simple bloc de polystyrène) décida de passer sur le dos. Après ce demi tonneau, il avançait toujours ... Des voies d'eaux de plus en plus fréquentes (forcément, avec un tel couvercle ...) ainsi que l'envie de faire quelque chose de plus propre m'entraînèrent à construire un second submersible. C'est lui que je vous présente maintenant. La photo parle d'elle même, mais elle ne dit pas qu'il y a un ballast, ni qu'il pèse 1070 g. La coque :
Les cartouches de gaz présentent un certain nombre d'avantages parmi lesquels la solidité, la facilité d'approvisionnement, la possibilité d'y souder, à l'étain, des objets, ... La cause est donc entendue. La réunification des deux cartouches est assurée par 6 vis disposées régulièrement sur la circonférence. Photo de gauche, la version d'origine avec un bloc d'aluminium taraudé. Ce système présente le désavantage de voir le filetage du bloc se détruire petit à petit (ben oui, l'alu c'est relativement mou ...). Une solution envisageable : remplacer l'alu par de l'acier (même si ça peut rouiller). Le jour où ça m'a lâché, je n'avais pas le temps de trouver le matos nécessaire; alors un coup de disque à tronçonner, un écrou et le tour fut joué (cf photo de droite). Je me disais qu'il faudrait bien que je les transforme tous, mais le temps passe si vite ... et puis, tant qu'ils se montraient coopératifs ... Hélas, un jour où je n'avais pas d'outil, un de ces petits blocs m'abandonna. La solution employée fut une fois de plus la CYANO. Après séchage, j'enfilai une vis recouverte de savon dans le trou rempli de cyano. Un petit coup d'accélo plus tard, le résultat fut au-delà de mes espérances : le filetage se trouvait rajeuni et ça tenait. Le joint :
J.P. CHALET utilise un joint de bocal que l'on emploi habituellement pour faire des conserves. Sur mon premier SM, c'est cette solution qui fut retenue. A l'usage, je trouve que ce n'est pas terrible, le plus gros problème venant, à mon avis, du fait que c'est un matériau trop dur.
La finition et la déco :
Pour la peinture, j'ai utilisé de la "laque brillante" "Valénite" "jaune soleil 22" de chez Valentine. Il faut mettre plusieurs couches, comme pour toutes les peintures jaunes, car le pouvoir couvrant n'est pas des plus importants (une histoire de norme pour la quantité de pigment ...). Pour des cartouches bleues comme les miennes, il faut, de plus, retirer la peinture d'origine et/ou mettre une bonne couche de "sous couche" (du style "Julien").
La propulsion :
Les moteurs sont, une fois de plus, issus de la récup. Il faut veiller à en avoir des identiques, au moins deux à deux. Au début, ils étaient simplement collés à la cyano par l'intermédiaire de formes en balsa qui, une fois cyanolitées, sont suffisamment solides. La navigation dans un lavoir où il avait de la poussière me fit apporter une modification. En effet, à chaque fois que je faisais surface, des cochonneries flottant sur l'eau entraient par les orifices des moteurs, avec les conséquences que l'on imagine facilement. Pour contourner ce problème, j'ai enfermé les moteurs dans des portions de tube de pastilles pour la gorge (merci Mamie) qui, par chance, ont le même diamètre que les moteurs. Quasiment toutes les ouvertures sont ainsi masquées, les deux trous restant béants sont suffisamment protégés par le couvercle du tube pour qu'il n'y ait plus de problème.
L'électronique de commande :
Les moteurs ainsi que le ballast sont commandés par des variateurs. Les varios issus du démontage de servos présentent le désavantage de griller un peu facilement à mon goût. Je les ai donc remplacés par des varios à base de ZN 409 présentés dans le même numéro que cité précédemment. On peut les réaliser avec un ou deux sens de rotation. Ca marche impec, mais, hélas, le ZN 409 n'est plus fabriqué actuellement. Voir page "Variateur".
La réception est assurée par un récepteur (tiens donc !) Futaba 8 voies. L'antenne reste à l'intérieur, disposée en vrac. J'avais essayé de la faire sortir, mais le parasitage était encore plus important qu'il ne l'est tel que c'est en ce moment. Il est quasiment impossible de ne pas avoir de parasites, mais on peut les minimiser. Bien que je ne l'ai pas fait (oh, le vilain !), il me parait utile d'installer à chaque moteur un filtre représenté sur le schéma ci-dessous. On peut aussi ajouter des tores en ferrite sur les fils des varios, ainsi qu'un condensateur "chimique' (électrolytique), au plus près du variateur, en parallèle avec batterie (il limitera les variations de courant dans les fils et donc les champs électromagnétiques induits, sources de parasites). Sans ces précautions, j'ai quelques parasites mais rien de grave (par ex des fois les projos s'allument tout seuls) et la portée est de l'ordre de 10 m dans les environnements les plus favorables. Vu la taille de l'engin, c'est bien suffisant.
La mise en marche se fait en retirant un aimant. Un ILS (le type avec 3 pattes) est placé dans un petit circuit qui commande un relais qui lui commute le circuit général.
Le ballast :
Ce genre de SM fonctionne bien sans ballast, ce qui fut d'ailleurs le cas du mien pendant un certain temps. Cependant, je souhaitais pouvoir donner à l'Abysse la densité de l'eau, de manière à avoir "une bulle d'eau dans l'eau".
Ce système fonctionne impec, même si le temps de manuvre est un peu long. La navigation :
La disposition des commandes sur la radio n'est pas classique. De prime abord, elle surprend, mais en fait, on s'y fait très vite, et ce n'est pas si illogique que ça. Les deux manches "horizontaux" commandent les moteurs de propulsion: les deux manches vers l'intérieur, ça avance, vers l'extérieur,ça recule. Les manches "verticaux" servent pour la plongée et pour le ballast.
Pour finir, je dirais que c'est toujours plaisant de voir ce genre d'engin évoluer. Bien sûr, j'ai eu quelques déboires (dans le style petites fuites, courts-circuits pour avoir confondu des fils, ...), mais ce n'est pas bien grave... Alors ... « retour à "Modelisme" |