18 août 2001  
- km.


Départ à 9 h 30. Eau à la Charité. Le pont passe bien, quelques vagues, sans plus. Il suffit de suivre les indications : deux flèches convergentes sur deux piles indiquent la bonne arche. Juste avant les vagues, le nœud de l'élastique de ma jupe se défait, trop tard pour faire quelque chose  ...  enfin, ce ne sera pas l'inondation, loin de là.

P'tit casse-croûte  pour refaire le noeud. Nous sommes arrêtés tout près d'un radeau. Il est en fin de construction, par un Allemand (qui est le seul sur place, les autres étant en vadrouille), un Bosniaque, un Autrichien, un Italien et par un dernier dont la nationalité m'échappe.
Notre allemand étant ce qu'il est, c'est l'occasion de réviser nos rudiments d'anglais. On échange quelques infos sur les obstacles en aval. Ils ont un topo détaillé, en allemand, et qui doit dater un peu car il n'y figure pas la centrale de Belleville, alors qu'une "barre de pierres", que nous ne verrons pas, est indiquée ailleurs.


 

A 15 h 15, entraînés en marche arrière par le courant après s'être échoués sur un banc de sable, les Yann cassent le gouvernail de leur embarcation. C'est un évènement qui n'a pas manqué de me mettre "en boule"  ...  Les autres, pour leur part, sont restés plus calmes ...


En vue des côteaux du Sancerrois, derniers véritables reliefs que nous apercevons à la suite des légers vallons qui nous encadrent depuis le départ, réparation résine-fibre assis sur un banc de cailloux  ...  Enfin, une petite pause ne peut pas faire de mal  ...
Nous repartons à 16h 15, les Yann sans leur safran dont le stratifié de fortune durcit. "C'est pas évident de rester bien droit sans gouvernail" sera leur principale observation  ...
Un peu après, Yann L. m'apprend qu'il a perdu ses jumelles, sans doute passées par-dessus bord lors de la pause à la Charité. M'avaient rien dit pour pas que je m'énerve  ...  C'était reculer pour mieux sauter  ...

Vers 19 h, on arrive en vue d'un patelin. Renseignement pris, comme très souvent, auprès d'un pêcheur, c'est Cosne-sur-Loire. Yann B. y téléphone chez lui, dans le but d'avoir des résultats d'exam.

De gros nuages noirs sont visibles dans notre dos. Avant de se remettre en route, on enfile nos cirés. 1 km après, l'orage nous rattrape et on se prend une méga averse. Pluie et grêle sont au rendez-vous, le vent n'est pas trop violent.
On guettait le moment où ça allait nous tomber dessus, ce qui nous a permis de nous accrocher aux racines d'un arbre couché dans l'eau.
Pluie torrentielle puis grêlons dont la taille maximale avoisine les 2.5 cm. C'est d'ailleurs un individu de cette espèce qui a légèrement ouvert l'annulaire gauche de Yann L.. Nous avons utilisé les gilets pour nous protéger la tête, c'est efficace ... Après quelques minutes, la pluie cesse complètement. Cependant nous sommes humides, ou plutôt mouillés, car la pluie est passée par les coutures non étanchées de la jupe et par la cheminée pour ceux qui n'avaient pas mis les bretelles ... Mais tout va bien car les vêtements ont bu l'eau et il n'y a quasiment rien au fond des kayaks.

Nous reprenons la route, au son des sirènes des pompiers qui circulent sur une route proche, jusqu'à trouver un bon coin pour camper. A propos de route, on peut remarquer que, sur la quasi totalité de son cours de plaine, la Loire est bordée d'une ou deux routes  ... Cependant les quelques kilomètres ou centaines de mètres qui les séparent du bord de l'eau sont suffisants pour que notre tranquillité n'en soit pas vraiment perturbée.

Thomas me donne l'heure, il est 20 h 30, nous sommes en train d'installer le camp en guettant le ciel du coin (et pas seulement !) de l'œil. On n'installe qu'une tente, sur sable. Donc, sardines en biais et bouts de bois pour la fixation au sol. Un peu aprés avoir allumé un feu (un peu laborieusement, soit dit entre nous  ...), un deuxième orage nous tombe dessus. Fort, y'a pas à dire  ...  Magnifiques éclairs  ...
De l'abri nous décidons, devant la force de l'orage, par sécurité par rapport à la foudre, de nous mettre à genoux près du feu (qui est protégé tant bien que mal de la flotte par une serpillière tendue entre trois bouts de bois  ...). Ce mouvement fut décidé car ainsi nous sommes moins hauts, sur notre plage complètement dégarnie, que la tente.
Au moment de quitter la tente, le vent arrache les deux attaches de l'extrémité de l'abside et n'attend que de pouvoir s'engouffrer à l'intérieur. Je suis donc resté accroupi, pas des plus rassurés, le pied sur la sangle pour éviter une envolée de la tente.

Le gros temps passé, à la nuit qui est entre-temps arrivée, nous reprenons nos activités, avec, en priorité, un changement de vêtements pour ne pas cailler. Pendant que Tom prépare une purée-petits pois, il faut correctement attacher sur les kayaks la bâche qui ne s'est pas envolée (par chance, car les quelques coincements qui l'ont maintenue ne sont pas bien fiables...).
Pour passer une nuit "tranquille", tous les tendeurs et sangles sont attachés sur les pagaies enfouies dans le sable. Il faudra ainsi procéder à chaque fois que nous campons sur sable. Cependant, c'est fastidieux (surtout s' il y a des cailloux en dessous), alors si le temps est au beau, on se contentera d'un sommaire amarrage.
On se couche à minuit, un peu serrés dans une tente pour trois, mais contents d'avoir parcouru 50 km.




Kayak : Loire 2001 : Desize - Saint-Nazaire   13 jours - 600 Km